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C'est pas d'l'amour
Ça ressemble à la Toscane douce et belle de Vinci Les sages et beaux paysages font les hommes sages aussi Ça ressemble à des images, aux saisons tièdes, aux beaux jours Au silence après l'orage, au doux toucher du velours C'est un peu comme ces musiques qu'on entend sans écouter Ces choses qui n'existent jamais tant que le manque qu'elles ont laissé Ça ressemble à ces grand-routes, sans virage, sans détour La dolce vita sans doute Mais en tout cas, c'est pas d'l'amour Ça ressemble à la sagesse, à ces paix qu'on signe un jour Juste au prix de nos jeunesses, sans trompette ni tambour C'est plein de baisers caresses, plein de mots sucrés d'enfants Attestations de tendresse, rituel rassurant Harmonie, intelligence et raison ou sérénité Complice connivence, autant de mots pour exprimer tout ce que c'est C'est un peu tout ça tour à tour Mais en tout cas c'est pas d'l'amour Sans peur et sans solitude, le bonheur à ce qu'on dit Y a bien des vies sans Beethoven et sans avis Pourquoi pas des vies sans cri Mais qu'on soit contre ou qu'on soit pour Et tout cas c'est pas d'l'amour C'est pas d'l'amour C'est plus d'l'amour
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Vivre cent vies
J'aimerais tant être au pluriel Quand mon singulier me rogne les ailes Être une star en restant anonyme Vivre à la campagne mais en centre ville Effacer mes solitudes Oui mais sans famille et sans habitude Blanché princesse, entraîneuse à Bangkok Sage philosophe et puis chanteur de rock Brûler mes nuits, noyer mes jours Être fidèle à des milliers d'amours Vivre sa vie, rien que sa vie Crever d'envies, un petit tour et fini Ça fait trop mal, c'est pas moral Vivre même à demi, tant pis, mais vivre cent vies J'aimerais tant changer de sang Changer de rêves et de tête et d'accent Une terre une maison un grand feu Vivre en nomade et libre, coucher sous les cieux Mais qui est qui ? Et qui n'est qu'un ? Rien que le juge et jamais l'assassin ?
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Né en 17 à Leidenstadt
Chorus: Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt Sur les ruines d'un champ de bataille Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens Si j'avais été allemand ? Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance Nourri de rêves de revanche Aurais-je été de ces improbables consciences Larmes au milieu d'un torrent Si j'avais grandi dans les docklands de Belfast Soldat d'une foi, d'une caste Aurais-je eu la force envers et contre les miens De trahir: tendre une main Si j'étais née blanche et riche à Johannesburg Entre le pouvoir et la peur Aurais-je entendu ces cris portés par le vent Rien ne sera comme avant On saura jamais c'qu'on a vraiment dans nos ventres Caché derrière nos apparences L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau? Ou le pire ou plus beau ? Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau S'il fallait plus que des mots ? Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt Sur les ruines d'un champ de bataille Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens Si j'avais été allemand ? Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps D'avoir à choisir un camp
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Un, deux, trois
Ça m'a pris par surprise Quand j'étais qu'un gamin J'regardais tomber mes nuits Et j'en attendais rien Moi à Springfield, Massachusetts La vie coulait comme de l'eau Un matin j'ai pris perpète En ouvrant la radio Ça s'appelait rock and roll Moi ça m'a rendue folle Moi j'y ai rien compris Sauf que c'était ma vie T'y comprends rien mais qu'ça sonne Ça f'sait 1,2,3 - Pretty mama 4,5,6 - I miss you 7,8,9 - Can't get enough 10,11,12 - I ain't got the blues One, two, three - Come on baby Four, five, six - A kiss Seven, eight, nine - You're on my mind, Ten, eleven, twelve - Tell me when Il paraît qu'il y en aurait qui se damnent Pour du pouvoir pour de l'or Chacun sa façon de brader son âme On les plaint pour ce qu'ils ignorent Moi quand j'entends l'ntro de "Hey Joe" Oh j'le comprends mieux qu'aucun mot Et rien ne me met dans le même état Que la voix d'Aretha Et c'était plus qu'une musique Un langage, une communion Une religion laïque Notre façon de dire non Des cheveux longs jusqu'au blouson Mêmes idoles et mêmes temples Nous allions tous même direction Nulle part, oui mais ensemble
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Nuit
La nuit t'habille dans mes bras Pâles rumeurs et bruits de soie Conquérante immobile Reine du sang des villes Je la supposais, la voilà Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment Le temps demeure et meurt pourtant Tombent les apparences Nos longs, si longs silences Les amants se perdent en s'aimant Solitaire à on souffle de toi Si près tu m'échappes déjà Mon intime étrangère Se trouser c'est se défaire À qui dit-on ces choses-là ? As dawn lights up another day Visions I once had fade away All of those words unspoken My wildest dreams all broken It wasn't supposed to be that way Should I leave why should I stay Solitaire à un souffle de toi Leavin' behind me yesterday Tout près tu m'échappes déjà Am I free or forsaken Mon intime étrangère Cheated or awakened Se trouver, se défaire Does it matter anyway ?
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Je l'aime aussi
On devrait pas croiser dans les rues Les beaux regards des belles inconnues Surtout ne plus entendre les voix De ces sirènes aux parfums hors la loi J'ai pas tué, pas volé, pas nié Pas même réussi à regretter Quand j'suis contre elle, c'est pas contre toi Et quand on aime, d'abord on n'compte pas On pardonne un jour tous les faits de guerre On n'oublie guère les effets de l'amour Banale histoire anormale, amorale Illégal écart entre bien et mal Belle et blasphème la même nouvelle Primo je t'aime, t'aime Mais qu'y puis-je si je l'aime aussi? On n'aura jamais de train pour l'amour Jamais d'horaires, de rails, sans détours, à vie J'l'aime aussi Et Rome sermonne et clochers carillonnent Y en a pourtant tant qui n'aiment personne Si l'homme occidental est mono- Game sait-on si l'amour l 'est aussi ? Pas loin d'ici, a quelques kilo- Mètres l'on dit que le "game est poly" Jules et Jim, et Jeux interdits Quand les musiques en trio sont jolies Dites-moi qui, qui mérite ici L'exclusivité de toute une vie ? Dans les marées basses du manque d'amour Bénis les vivants même à double tour d'envie J'l'aime aussi Où et quand, à qui, de quoi s'excuser Y en a tant qui haïssent à volonté
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Chanson d'amour
Chanson d'amour, hystérie du moment, écrans, romans, tout l'temps Des p'tits, des lourds, des vrais, d'autres du flan, C'est trop finissons-en Ça dégouline de tous les magazines Ça colle aux doigts, ça colle au coeur, c'est dégoûtant En vérité Qui pourrait m'en citer Un seul qui lui ait donné Plus de liberté Des amours propres, les plus sales, écoeurants J'en ai croisés souvent Enfants, parents, photos, sourires, charmant! Nés pour venger tons leers échecs, donnant donnant Amours "vautour", ou "vitrine", j'en ai vus Mais des amours tout court, ça court pas les rues Abus d'confiance, vulgaire anesthésique Inconscience pathétique Ça peut cacher nos misères un moment Comme un alcool, comme une drogue, un paravent Mais y a toujours un de ces sales matins où l'on se dit que l'amour Ça sert à rien Trêve de discours, y a rien d'pire que l'amour Sauf de ne pas aimer Autant le faire, c'est clair Et puis se taire
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À nos actes manqués
À tous mes loupés, mes ratés, mes vrais soleils Tous les chemins qui me sont passés à côté À tous mes bateaux manqués, mes mauvais sommeils À tous ceux que je n'ai pas été Aux malentendus, aux mensonges, à nos silences À tous ces moments que j'avais cru partager Aux phrases qu'on dit trop vite et sans qu'on les pense À celles que je n'ai pas osées À nos actes manqués Aux années perdues à tenter de ressembler À tous les murs que je n'aurai pas su briser À tout c'que j'ai pas vu, tout près, juste à côté Tout c'que j'aurais mieux fait d'ignorer Au monde, à ses douleurs qui ne me touchent plus Aux notes, aux solos que je n'ai pas inventés Tous ces mots que d'autres ont fait rimer qui me tuent Comme autant d'enfants jamais portés À nos actes manqués Aux amours échouées de s'être trop aimé Visages et dentelles croisés juste frôlés Aux trahisons que j'ai pas vraiment regrettées Aux vivants qu'il aurait fallu tuer À tout ce qui nous arrive enfin, mais trop tard À tous les masques qu'il aura fallu porter À nos faiblesses, à nos oublis, nos désespoirs Aux peurs impossibles à échanger À nos actes manqués
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Peurs
Qu'est-ce qu'on aurait dû ? Ici c'est comme ça Qu'est-ce qu'on aurait pu ? C'est chacun pour soi Personne y peut rien La vie, les rumeurs Chacun son destin Peurs contre peurs On l'a trouvée bizarre Elle était pas bavarde Dès qu'elle est arrivée À peine bonjour bonsoir Avec son genre à part J'ai mis les mômes en garde Son air d'pas y toucher Nous on veut pas d'histoire Elle était pas vilaine Elle prenait des taxis Moi j'la trouvais vulgaire Elle fumait dans l'couloir Toujours la même dégaine Elle f'sait quoi dans la vie ? Pas coiffée, un drôle d'air J'm'en fous, j'veux pas l'savoir Peurs contre peurs, nous sommes d'ici, elle est d 'ailleurs Peurs contre peurs, elle est partie un jour On reste entre nous peurs contre peurs On voyait d'la lumière Elle avait pas d'visite Si tard a-t-on idée Elle avait pas d'courrier Qu'est-ce qu'elle pouvait Elle a même eu les flics Bien faire ? Non, c'était à côté Elle avait pas la télé On dit de source sûre Elles ont ça dans la peau Qu'un voisin l'a croisée C'est comme des animaux La nuit dans une voiture C'est c'que nous avait dit Moi rien peut m'étonner Un gars des colonies Peurs contre peurs, nous sommes d'ici, elle est d'ailleurs Peurs contre peurs, un jour elle est partie Nous sommes restés nos peurs aussi Qu'est-ce qu'on aurait dû Ici c'est comme ça Qu'est-ce qu'on aurait pu C'est chacun pour soi Personne y peut rien On demande rien Chacun son destin Qu'est-ce que vous croyez Ici tout est dur C'est partout pareil On aime les serrures Nos yeux, nos oreilles Pas les étrangers Vaut mieux les fermer On l'a trouvée bizarre Elle était pas bavarde Dès qu'elle est arrivée À peine bonjour bonsoir Avec son genre à part J'ai mis les mômes en garde Son air d'pas y toucher Nous on veut pas d'histoire Pas d'histoire
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Tu manques
Y a des qualités de silence Comme les étoffes ou le bois Des profonds, des courts, des immenses Des que l'on n'entend presque pas Coule la pluie, cheveux et veste Mouille ce qui ne pleure pas Marcher le long de rues désertes Où tu me manques pas à pas Tu manques, si tu savais Tu manques tant Plus que je ne l'aurais supposé Moi qui ne tiens pas même au vent Prendre un taxi, tourner des pages Féliciter, battre des mains Faire et puis refaire ses bagages Comment allez-vous ?, à demain On apprend tout de ses souffrances Moi j'ai su deux choses, après toi: Le pire est au bout de l'absence Je suis plus vivant que je crois Tu manques, si tu savais Infiniment, tout doucement Plus que je ne me manque jamais Quand je me perds de temps en temps Danger, dit-on, la lune est pleine Est-elle vide aussi parfois ? Invisible, à qui manquerait-elle ? Peut-être à d'autres, pas à moi Tu manques, si tu savais Tu manques drôlement Tu m'manques